Il est loin le temps où Roland Barthes écrivait : «Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique» (Mythologies, 1957). Plus d’un demi-siècle après cet oracle, et des millions de tonnes de CO2 au cul du pot d’échappement après, tout a changé et rien n’a changé : la sacro-sainte bagnole reste un objet pratique, technologique et symbolique à part dans le cœur de l’immense majorité des Français. Et souvent le seul moyen d’aller travailler, faire ses courses, circuler facilement quand on n’est pas citadin. En attendant le déluge, les gens aiment toujours autant leur voiture. On pourra encore le vérifier cette semaine dans les allées du Mondial de l’automobile, qui a ouvert ce lundi 14 octobre.
Mais l’industrie a bien compris qu’il fallait tout reprendre à zéro émission. Il était temps, minuit moins le quart avant